Définition de DEMEURANT, ANTE

DÉFINITIONS - REMARQUE - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : de-meu-ran, ran-t'

DÉFINITIONS

1
Qui est logé en quelque endroit. L'adresse porte à M. un tel demeurant à Paris.
Il n'est d'usage au féminin qu'en style de pratique.
Dans le XVIIe siècle, on était disposé à traiter, comme jadis, les participes présents en adjectifs.
Nous n'avons pas sa parole demeurante en nous
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 2 Purif. 2
Mme de Maintenon ne pouvait goûter de repos, tant qu'elle y [auprès du roi] voyait son ancienne maîtresse demeurante
2
Nature : Substantivement. Le demeurant, ce qui demeure, ce qui n'est pas ôté, parti, enlevé.
Une fleur de tant de mérite Aurait terni le demeurant [les autres fleurs]
de François de MALHERBE dans IV, 11
Puis, sans qu'on les convie, ainsi que vénérables, S'asseyent en prélats les premiers à vos tables, Où le caquet leur manque, et, des dents discourant, Semblent avoir, des yeux, regret au demeurant
Le demeurant des rats tint chapitre en un coin
La vieille a soin du demeurant
de Jean de LA FONTAINE dans Faucon.
3
Au demeurant, Nature : loc. adv. Quant à ce qui demeure.
Onc il ne fut plus forte dupe Que ce vieillard, bon homme au demeurant
de Jean de LA FONTAINE dans Coc.
Au demeurant il était fort sensible à l'intérêt, aimait fort les présents
de Jean de LA FONTAINE dans Magn.
Mme Clot, bonne femme au demeurant, était bien la vieille la plus grognon que je connus de ma vie
Au demeurant c'est un oiseau assez familier qui semble aimer l'homme, s'approche des habitations et vient se percher jusque sur les cheminées

REMARQUE

1
D'après les puristes du XVIIe siècle, Vaugelas, Marguerite Buffet, au demeurant était un terme vieilli ; cette condamnation n'a pas prévalu ; il a survécu, mais avec une certaine nuance de familiarité.

SYNONYME

1
AU DEMEURANT, AU RESTE. Le demeurant, c'est ce qui demeure, subsiste ; le reste, c'est ce qui est de reste ; de là la nuance : il est emporté et violent, honnête homme au demeurant ; c'est-à-dire, en ce qui demeure, subsiste, il est honnête homme : il est emporté, violent, au reste honnête homme ; c'est-à-dire, tels sont ses défauts, mais, quant au reste, il est honnête homme.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Et devez savoir que le demourant de cest chapistre est mal à entendre
2
XVe s.
Le demourant se sauverent ou furent morts
Quand les gens d'armes qui dedans Duras estoient virent que leur ville se commençoit à perdre, si se retraïrent au chasteau et laisserent convenir [capituler] le demeurant
Luy print plusieurs places et eust achevé le demeurant, n'eust esté....
de Philippe de COMMINES dans I, 2
Et du faict du roy d'Angletere ne leur challoit, au demourant, comme il en allast
de Philippe de COMMINES dans IV, 7
Quand je reviens de la taverne elle me souhaite toujours le demourant du tonneau dans le ventre, et le tonneau avec
de LOUIS XI dans Nouv. XCVII
3
XVIe s.
Sentant la hart de cent pas à la ronde ; Au demeurant, le meilleur fils du monde
de Clément MAROT dans II, 93
Il mettoit en peu de compte le demourant [le reste]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 90
Le roytelet vit des demeurants de ce monstre
de Michel de MONTAIGNE dans II, 196
C'est là tout le corps de la chrestienté ; le demourant sont isles, comme Angletterre, Escosse, Dannemarc et Suede, qui sont comme peninsules
Jusques icy tous les historiens sont bien d'accord : mais au demeurant, non
de Jacques AMYOT dans Thés. 17
Les gens de guerre y sont en tout et par tout separez d'avec le demourant du peuple
de Jacques AMYOT dans Lyc. 6

ÉTYMOLOGIE

1
Demeurer ; bourguig. demourant.